Si le papy boom n'est pas le principal facteur de vieillissement de la population, on peut en revanche estimer que le progrès technologique est un facteur important, si ce n'est le premier.
J'ai des beaux-parents qui ont survécu depuis 15 ans à un accident cardiovasculaire, une phlébite, une rupture d'anévrisme et un cancer de
Il semble donc absurde de lutter contre l'augmentation des dépenses, car le discours malthusien actuel (on dépense "trop") n'est pas justifié par des arguments économiques. Quant au raisonnement comptable (notre budget est déficitaire), il est valable pour le système actuel uniquement, mais ne peut pas servir d'hypothèse pour changer de système.
Si on raisonne en termes d'équilibre entre l'offre et la demande de santé, deux approches extrêmes sont possibles :
1) L'autofinancement, via des assurances privées : dans ce scénario chaque individu "sent" sa dépenses dans ses comptes et peut donc l'ajuster à ses moyens. Ce scénario est critiquable à plusieurs titres. D'abord, le patient est entre les mains des experts de la santé qui peuvent, dans leur intérêt personnel, inciter à dépenser plus que nécessaire. Ensuite, rien ne prouve que la consommation de services médicaux soit très sensible aux prix. Aller chez le médecin n'est pas spécialement agréable, et même quand c'est gratuit on n'y va pas une fois par semaine.
2) L'assurance collective actuelle. Elle a plusieurs inconvénients. Tout d'abord son manque de transparence car elle superpose deux types de transferts : les riches paient pour les pauvres, et les actifs paient pour les retraités. Ensuite son mécanisme même : le montant des dépenses résulte d'un équilibre, non pas entre l'offre de santé et la demande des patients, mais entre les professionnels de la santé et l'Etat qui "négocient" le point d'équilibre. On peut vraiment douter que l'équilibre qui en résulte soit optimal.
Pour gérer le supplément de dépenses qu'engendre le progrès technique, la solution est sans doute entre les deux. L'assurance collective doit continuer de prendre en charge l'offre de santé "de base", dans une enveloppe globale qui croîtrait par exemple comme le PIB. Et toute dépense supplémentaire serait laissé à l'initiative des individus, chacun selon ses désirs et selon ses moyens.
On pourrait faire un parallèle avec d'autres offres de services sociaux (logement HLM, assurance chômage, etc.) où l'assurance collective prend en charge une prestation "de base" et n'a pas pour objectif d'offrir à chaque assuré une prestation "haut de gamme".
1 commentaire:
On entend souvent dire qu'en moyenne les 6 derniers mois de la vie d'une personne absorbent 50% du total de ses dépenses de santé de sa vie.
Voilà qui donne des leviers interessant de maitrise des dépenses. On pourrait par exemple imaginer que quand quelqu'un meurt, les dépenses de santé de ses 6 derniers mois soient déduites du patrimoine transmissible à ses héritiers. Il y a fort à parier que comme par magie, on verrait une chute spectaculaire des cas d'acharnement thérapeutique... ;-)
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