10 décembre 2008

Prévoir l’imprévisible

C.H. écrit :
Dans la série “les économistes et les prévisions”, voici un très intéressant article dans le Financial Times du jour. Après avoir fait une longue liste des plus beaux plantages des économistes concernant la crise financière et avoir mentionné les quelques moments de lucidité au cours desquels certains ont semblent-ils senti le vent venir, on peut lire ces paragraphes
[...]
Commentaire de GSF :

Gu Si Fang dit : 
Tout à fait d’accord avec la conclusion, mais l’argument du FT est faible :
“We now understand that economies are complex, dynamic, non-linear systems in which small differences to initial conditions can make large differences to final outcomes – the proverbial flapping of a butterfly’s wings that causes a hurricane.”

Les économies SONT des systèmes dynamiques non-linéaires [comme les fameuses équations de Lorentz]? Comme dans Fritjof Capra…?

Le problème vient à mon avis de l’usage de l’égalité. Lorsqu’on écrit “si x alors y”, à quoi les propositions x et y peuvent-elles ressembler? Prenons l’exemple de la trajectoire d’un boulet de canon en mécanique classique : “si l’angle de tir est de 10° alors la distance parcourue par le boulet est de 1km”. Cette affirmation fait usage de l’égalité : “si l’angle est EGAL à 10° alors la distance est EGALE à 1km”. Une égalité “cause” une égalité.

Mais comment mesurer l’angle en pratique? L’angle ne peut jamais être connu qu’à un certain intervalle près, par exemple “compris entre 9,99° et 10,01°”. La proposition “… égal à …” me semble donc dénuée de sens, même en physique. Alors en économie…

Si, au lieu de relations d’égalité, on manipule des relations d’inégalité, ça va déjà mieux, du moins en physique. Des relations telles que “plus que” ou “moins que” ont un sens en physique. Mais je ne pense pas qu’elles permettent de conclure que, parce que les équations de Lorentz sont chaotiques, la réalité physique qu’elles approximent l’est aussi.

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