Via Marginal Revolution, voici le sujet d’examen proposé par un enseignant de la George Mason University pour son cours d’économie politique :
“Joseph Schumpeter claimed that capitalism would give way to socialism largely for ideological reasons. This does not seem to have happened, at least directly. But might it be happening indirectly? Consider, for instance, a significant change that has occurred in the economic organization of debtor-creditor contracts. Not too long ago, lenders held their loans in their portfolios. They would lose if the borrower defaulted, which gave the lender a strong incentive to monitor the borrower, particularly for large loans. Now, lenders split their loans into numerous small pieces and disperse them throughout the economy. (For instance, many people who hold mutual funds and retirement accounts will find that they are holding small pieces of large loans made by commercial banks.) The burden of non-performing loans is thus dispersed throughout the economy rather than residing with the original lender. Does this development weaken the incentive of lenders to monitor borrowers and thereby weaken overall economic performance? That is, can market transactions generate institutional arrangements that impair the market economy? However you address this topic, do so clearly and cogently”.
[...]
il n’y a aucune raison de penser que les arrangements institutionnels issus d’actions volontaires soient toujours optimaux ou même efficaces, pour la bonne et simple raison que les décisions individuelles ne sont jamais prises en tenant compte des effets systémiques qu’elles peuvent avoir. En fait, on retrouve la question hayékienne. On peut admettre l’idée qu’il y a toujours une forme ou une autre d’ordre spontané qui émerge, mais rien ne dit que cet ordre soit efficace.
16 décembre 2008
Une très bonne question
C.H. écrit :
Commentaire de GSF :
Je dirais que ni le marché ni les arrangements institutionnels spontanés ne sont optimaux, et que rien ne garantit leur efficacité. Mais le mécanisme qui fait qu’un marché libre tend vers un résultat optimal est que les agents sont incités à prendre les décisions les moins mauvaises possibles compte-tenu de l’information disponible. Les erreurs sont possibles, et l’information est limitée, bien sûr.
Il y a des raisons de penser que ce même mécanisme s’applique aussi aux institutions, à condition qu’il soit possible d’y adhérer ou d’en sortir librement. L’équilibre entre différentes variantes de contrat et d’arrangements institutionnels résulte alors des préférences des agents. De plus, on peut raisonner sur les conséquences de telle ou telle intervention légale sur les préférences des agents, et donc sur l’évolution des institutions.
Par exemple, pour reprendre l’exemple de la titrisation cité dans l’article, ce n’est pas une institution imposée à tous les acteurs. Chacun reste libre de souscrire des fonds titrisés dont il ne connaît pas la qualité des créances, mais qui est audité par une agence censée recueillir cette information de façon professionnelle, ou au contraire de continuer à prêter selon la bonne vieille méthode. Dans cette optique, le développement de la titrisation ne serait pas une cause des erreurs et de la myopie des investisseurs, mais une conséquence de leurs préférences.
J’en arrive toujours à la même conclusion : l’expansion monétaire déplace les préférences des agents (banques, ménages, entreprises) vers plus d’effet de levier, plus de risque. Mais les contraintes légales comme les ratios prudentiels empêchent parfois de le faire directement. Ceci rend alors la titrisation relativement attractive comme moyen de satisfaire cette préférence altérée par la politique monétaire.
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