20 décembre 2008
19 décembre 2008
Bernard et Bernie...
Dommage que D.Seux n'ait pas pensé à cette analogie pourtant évidente.
16 décembre 2008
Note de lecture - "La crise" de Michel Aglietta
Plus qu'un point de vue sur la crise, cet ouvrage est une mine de réflexion pour ceux qui n'ont pas encore fait le tour de la question.
1. Gu Si Fang | lundi 15 décembre 2008 | 15:06
2. Olivier | lundi 15 décembre 2008 | 16:25
3. Gu Si Fang | lundi 15 décembre 2008 | 18:27
Une très bonne question
Via Marginal Revolution, voici le sujet d’examen proposé par un enseignant de la George Mason University pour son cours d’économie politique :
“Joseph Schumpeter claimed that capitalism would give way to socialism largely for ideological reasons. This does not seem to have happened, at least directly. But might it be happening indirectly? Consider, for instance, a significant change that has occurred in the economic organization of debtor-creditor contracts. Not too long ago, lenders held their loans in their portfolios. They would lose if the borrower defaulted, which gave the lender a strong incentive to monitor the borrower, particularly for large loans. Now, lenders split their loans into numerous small pieces and disperse them throughout the economy. (For instance, many people who hold mutual funds and retirement accounts will find that they are holding small pieces of large loans made by commercial banks.) The burden of non-performing loans is thus dispersed throughout the economy rather than residing with the original lender. Does this development weaken the incentive of lenders to monitor borrowers and thereby weaken overall economic performance? That is, can market transactions generate institutional arrangements that impair the market economy? However you address this topic, do so clearly and cogently”.
[...]
il n’y a aucune raison de penser que les arrangements institutionnels issus d’actions volontaires soient toujours optimaux ou même efficaces, pour la bonne et simple raison que les décisions individuelles ne sont jamais prises en tenant compte des effets systémiques qu’elles peuvent avoir. En fait, on retrouve la question hayékienne. On peut admettre l’idée qu’il y a toujours une forme ou une autre d’ordre spontané qui émerge, mais rien ne dit que cet ordre soit efficace.
10 décembre 2008
La bonne nouvelle du jour
C'est la contestation concertée de la limite des 3% de déficit public du traité de Maastricht. Ce chiffre, dont on sait qu'il n'a pas de fondement théorique, a probablement jusqu'ici été négatif pour la régulation conjoncturelle, les avantages de la règle (éviter un très grand n'importe quoi) ayant été limités (voir les ruses de sioux comptables) alors que les inconvénients étaient clairs (absence de souplesse et déresponsabilisation : "c'est l'UE, ma bonne dame" ou absence de réduction en période d'expansion). Le pire n'étant jamais certain, je n'exclue pas de regretter un jour ces mots. En attendant, Nicolas Sarkozy transformera-t-il cette (possible) nouvelle souplesse en quelque chose de bien ou se contentera-t-il d'arroser amis et secteurs vendeurs médiatiquement parlant ? Difficile à dire.
1. Gu Si Fang | mercredi 26 novembre 2008 | 13:02
bonnes lectures du jour
C'est une crise de la propriété, pas une crise pour le marché, par Chris Dillow.
3. Gu Si Fang | mercredi 17 septembre 2008 | 19:17
6. Gu Si Fang | jeudi 18 septembre 2008 | 06:12
7. Gu Si Fang | jeudi 18 septembre 2008 | 06:42
Réponse de Alexandre Delaigue :
Vous prenez une vision maximaliste de l'argument pour y trouver une contradiction inexistante. Dillow ne dit pas qu'en l'absence de problème principal-agent, tout le monde agit prudemment : il dit qu'en son absence, les organisations concernées ont agi PLUS prudemment. Et vous aurez du mal à affirmer le contraire avec votre analogie avec un ménage : vous en connaissez beaucoup qui ont un effet de levier équivalent à celui des banques d'affaires qui se cassent la gueule, ou dont le patrimoine contient autant de saletés? Quelle est la dépréciation maximale que l'on peut constater sur un logement? Et au final, quelle est exactement la proportion de ménages qui auront fait n'importe quoi? Dans le cas des banques, c'est 100%, je vous le rappelle. Ajoutons qu'une "faillite" pour un ménage (surtout aux USA) n'a pas du tout les mêmes conséquences que pour une organisation, qui va disparaître en entraînant avec elle tous ses membres et ses actionnaires.
11. Gu Si Fang | vendredi 19 septembre 2008 | 08:11
Réponse de Alexandre Delaigue :
Sur cette question du problème de l'ownership, Surowiecki dans le dernier new yorker fait une remarque intéressante : toutes les banques d'affaires américaines sont devenues des sociétés cotées récemment. L'argument ne manque donc pas de valeur. Sur l'aspect autrichien de la crise, oui, up to a point quand même. Enfin, si vous voulez relancer la polémique banking principle-currency principle, bon courage. Mais si vous adoptez sur ce sujet la position de Fisher Black, la création monétaire n'a pas d'effet...
Prévoir l’imprévisible
La France en faillite?
Si l'esprit des temps peut être capté par le ton des documentaires à succès, alors, nous vivons une période apocalyptique. Ces derniers temps, nous avons appris que nos enfants nous accuseront de les avoir soumis aux ravages de l'agriculture moderne; nous avons aussi appris que de toute façon, nous n'aurons pas d'enfants, puisque lasemence masculine est en voie de disparition (étrangement, l'activisme forcené du ministère des casse-couilles n'a pas été incriminé pour ce dernier problème); demain dimanche, nous allons découvrir sur France 5 que la France va se retrouver en faillite.[...]
13. Gu Si Fang | samedi 29 novembre 2008 | 23:10
Réponse de Alexandre Delaigue :
bah, tant que les bourses remontent...
Special dette publique-France en faillite
Plutôt que d'avoir à répéter des choses déjà écrites, voici l'essentiel des posts consacrés à la dette publique sur ce blog.- l'hystérie de la dette publique
Rappelons aussi que tout cela est synthétisé et développé dans le chapitre consacré à la dette publique dans "sexe, drogue et économie".
1. Gu Si Fang | dimanche 30 novembre 2008 | 14:26
Réponse de Alexandre Delaigue :
Vous trouvez que la dépense publique est trop élevée. Dans le fond, dette ou impôt, vous vous en moquez. Vous êtes sur la voie de la sagesse.
Un nouveau livre du mois. Pour un nouveau système de retraite
Un nouveau livre du mois. Pour un nouveau système de retraite, d'Antoine Bozio et Thomas Piketty.
2. Gu Si Fang | lundi 8 décembre 2008 | 09:36
Réponse de stéphane :
Vous ne voyez pas de problème ? Vous suggérez que "travailler plus longtemps" et "faire des gains de productivité" suffira à régler le problème. Je comprends la logique. Ce n'est pas notre manière de voir.
3. Gu Si Fang | lundi 8 décembre 2008 | 10:08
Réponse de stéphane :
Oui, voilà. En effet, nous sommes d'accord.
Krugman sur les rendements croissants
Paul Krugman donne cet après-midi, à 15h, sa conférence pour le Prix Nobel que l’on peut voir en direct. On peut trouver ici les slides de sa présentation. Rien qu’à leur lecture, on sent que ça va être intéressant. A ne pas manquer… pour ceux qui ont la chance d’avoir la possibilité de regarder en plein milieu d’après-midi !
Le bust sans le boom
Intéressant article dans sur le site de The Economist au sujet de la récession au Japon et en Allemagne. Ces deux pays ont en commun d’avoir eu ces dernières années des taux d’épargne élevés et une consommation des ménages relativement faibles. Ce qui ne les empêchent pas d’être touchés aussi durement par la crise que d’autres pays comme le Royaume-Uni ou les Etats-Unis qui font pourtant état de comportements de consommation et d’épargne très différents.
Les cas japonais et allemand peuvent surprendre si l’on croit à l’idée qu’une crise (le bust) est toujours précédée d’une période d’euphorie (le boom) où la création monétaire excessive induit un “mal-investissement”, jusqu’au moment où le capital accumulé est dévalué. Ce genre de storytelling semble coller pour un pays comme les Etats-Unis : taux d’intérêt bas plus taux d’épargne négatif pour les ménages ne semblent pas soutenables à long terme. Mais ça ne marche pas pour le Japon et l’Allemagne. L’article de The Economist met le doigt sur autre chose pour expliquer la récession dans ces deux pays : le fait que les économies allemandes et japonaises ont énormément reposé ces dernières années sur leurs exportations. Elles ne souffrent pas d’une baisse de leur demande interne, ni du fait que les entreprises stoppent leurs investissements pour rembourser les crédits contractées précédemment, mais plutôt du ralentissement économique généralisé au niveau mondial.
Quelle est la morale de l’histoire ? D’abord qu’être cigale ou fourmi ne fait finalement pas grande différence, contrairement à ce que l’on pourrait croire. Certes, on peut penser qu’un pays comme l’Allemagne se remettra peut être un peu plus rapidement que les Etats-Unis. Mais, fondamentalement, l’intégration économique fait qu’il est extrêmement difficile pour une économie d’être isolé des chocs externes. L’autre aspect, c’est que la crise actuelle met en avant l’importance croissante prise par les déséquilibres financiers internationaux. Depuis 15 ans, les mouvements de capitaux mondiaux sont caractérisés par une tendance lourde : quelques pays (essentiellement les Etats-Unis) s’endettent et accueillent en masse les capitaux étrangers, tandis que les autres (les pays émergents mais aussi des pays européens) financent la consommation et l’investissement des premiers. Il est évident que cette tendance a été une cause structurelle de la crise : pour qu’une économie puisse financer ses dépenses de consommation et d’investissement par l’endettement de manière durable comme l’ont fait les Etats-Unis, c’est qu’il a fallut que des individus consentent à prêter leurs capitaux et y trouvent un intérêt. Avant la bulle de l’immobilier, il y en a eu peut être une autre.
Commentaire de GSF :
Je crois que vous passez complètement à côté. The Economist aussi, accessoirement, mais ce n’est pas étonnant, vu que le journaliste commence son article en citant la “hangover theory” de Krugman :-))
Prenons l’exemple de la Chine : taux d’épargne élevé et consommation intérieure faible, excédent commercial, peu ou pas de déficit budgétaire. Mmmh, en voilà un pays vertueux!The Economist devrait les citer en exemple, et dire que tout baigne, non? Seulement, la Chine a depuis des années une expansion monétaire considérable. La Chine a de plus connu, contrairement aux Etats-Unis, une hausse du niveau général des prix. Les conséquences ont été les mêmes qu’aux Etats-Unis : une bulle boursière et immobilière.
Ce qui distingue les Etats-Unis et la Chine, c’est la motivation politique de l’inflation. L’expansion monétaire des Etats-Unis a permis de financer des dépenses publiques importantes et improductives (no comment). Elle s’est produite dans un contexte de double déficit, ce qui est probablement facilité par le statut particulier du dollar. Je ne vois pas quelle autre monnaie aurait résisté si longtemps à un tel traitement.
L’expansion monétaire chinoise résulte d’une autre motivation, puisqu’il s’agit d’une politique mercantiliste basique. Le maintien du yuan à une parité stable et basse par rapport au dollar privilégie les industries exportatrices au détriment des consommateurs de biens importés. Les motivations étaient différentes, mais le résultat est le même : une expansion monétaire en Chine comme aux Etats-Unis, et donc des erreurs d’investissement. En Chine la bulle immobilière est en train d’éclater et des usines ferment. Quant aux Etats-Unis, no comment…
La “hangover theory” de Krugman est typiquement un argument d’homme de paille. Il tourne en dérision l’idée que la récession serait une purge salutaire après tous ces excès orgiaques; elle permettrait enfin le retour de la vertu. Les économistes qui croient cela ne peuvent être que des imbéciles. Sauf que c’est lui qui a inventé cette histoire. L’ABC ne raconte rien de tout cela. Dans l’ABC, c’est l’expansion monétaire qui est le facteur causal. Que l’Allemagne et le Japon aient été “vertueux” ou non est hors sujet : c’est l’expansion monétaire qui est la cause, et lorsqu’elle existe il y a des conséquences.
26 novembre 2008
La bonne nouvelle du jour
C'est la contestation concertée de la limite des 3% de déficit public du traité de Maastricht. Ce chiffre, dont on sait qu'il n'a pas de fondement théorique, a probablement jusqu'ici été négatif pour la régulation conjoncturelle, les avantages de la règle (éviter un très grand n'importe quoi) ayant été limités (voir les ruses de sioux comptables) alors que les inconvénients étaient clairs (absence de souplesse et déresponsabilisation : "c'est l'UE, ma bonne dame" ou absence de réduction en période d'expansion). Le pire n'étant jamais certain, je n'exclue pas de regretter un jour ces mots. En attendant, Nicolas Sarkozy transformera-t-il cette (possible) nouvelle souplesse en quelque chose de bien ou se contentera-t-il d'arroser amis et secteurs vendeurs médiatiquement parlant ? Difficile à dire.
Le problème des retraites (8/40) : pédagogie écrite et orale
J’ai fait quelques essais de pédagogie du système de comptes notionnels hors des pages de ce blog : d’abord en répondant aux interrogations des lecteurs de Libération qui restaient dubitatifs sur le financement en répartition d’un tel système, ensuite en participant à l’émission de France Culture « L’économie en question » de Caroline Broué et Olivier Pastré lundi 24 novembre. J’étais l’invité de l’émission aux côtés de J-C Leduigou, secrétaire général de la CGT et responsable, entre autres, de la question des retraites. Récit d’une première fois en direct à la radio…Comme toutes les premières fois, c’est à la fois stressant et un peu excitant. Peur de ne pas être à la hauteur, le trou blanc, la panne… et puis pris dans l’émission, on se laisse prendre par la conversation et le débat. Les journalistes et J-C. Leduigou ont été indulgents avec le petit jeune et au final l’expérience n’a pas été désagréable. Elle m’a surtout permis de rencontrer un responsable d’une grande centrale syndicale et d’essayer de le convaincre de considérer notre proposition.Sur le fond, J-C. Leduigou n’a pas (encore) été convaincu par notre proposition même s’il semble acquis à la proposition de revoir complètement notre système de retraite. Il partage le diagnostic à l’origine de cette proposition : un système complexe, parsemé d’injustices et d’incertitude sur les droits à la retraite, dont la garantie financière n’est pas assurée et dont certains aspects (comme la revalorisation par les prix) ont des effets pervers encore peu visibles.A l'inverse son opposition au système de comptes notionnels comme un retour à un « système d’assurance » et comme un système inégalitaire ne m’a pas vraiment convaincu. Son affirmation que nous sommes sorti du système d’assurance vieillesse (et dans un système de « salaire différé ») me semble reposer sur une vision étrange (ou que je ne comprends pas bien) des cotisations retraites : pas vraiment des cotisations (sinon il y a assurance), pas des impôts (elles ouvrent des droits à la retraite)… Qu’est-ce alors qu’un système de « salaire différé » ? Un système où la retraite dépend du dernier salaire uniquement ? profitant ainsi aux salaires plus élevés et organisant la redistribution des plus pauvres vers les plus riches ?Quant à l’accusation récurrente que le système de comptes notionnels est inégalitaire, il repose sur deux erreurs ou malentendus : la première est de croire que le système actuel est le parangon de la redistribution quand il organise de multiples redistributions à l’envers, qui restent cachées à l’oeil du citoyen. La seconde est d’oublier que le système de comptes notionnels repose sur un deuxième pilier de redistribution, financé par l’impôt, qui permet de créditer les comptes de tous ceux qui ont des aléas de carrière ou des salaires faibles tout au long de leur vie. Il n’y a pas de niveau de redistribution qu’on ne puisse répliquer (et a fortiori augmenter) dans un tel système. La seule condition requise est la transparence.Pour poursuivre le débat, les lecteurs peuvent aller lire (ou relire) les posts consacrés la retraite sur Ecopublix.
Gu Si Fang écrit :
Bravo pour vos interventions qui étaient pédagogiques et claires (à 30 ans, je dis chapeau!). J'en ai profité pour relire votre étude.
En résumé, j'apprécie beaucoup votre critique du système actuel. Je regrette que vous ne remettiez pas en question le principe de la retraite par répartition et son niveau élevé (25%). Comme c'est une question d'opinon, dont acte. Surtout, il me semble qu'on ne peut pas parler des retraites sans les relier à trois notions élémentaires d'économie : la concurrence, le taux d'intérêt, et la théorie du capital. Voir ci-dessous pour quelques détails.
Vous ne vous focalisez pas sur l’équilibrage des comptes. Vous abordez de façon honnête les vraies questions de fonds, sur laquelle votre analyse me semble juste :
- la dette implicite que constituent les droits à la retraite du système actuel
- le conflit générationnel que cela crée
- l’incertitude engendrée par un système qui est tout sauf sécurisant
- votre critique de la redistribution inverse opaque et bien sûr injuste du régime actuel (pour certains cotisants modestes, ayant eu une faible progression de salaire, ou ayant une espérance de vie relativement courte)
- l’abaissement des plafonds délirants du système actuel (même remarque qu’au point précédent)
- la suppression des régimes d’exception
- au passage : la critique (à laquelle j’adhère à 100%) du paquet fiscal
Dans votre proposition, j'ai aimé :
- la prise en compte des incitations
- la définition et la protection de droits individuels
- la séparation claire entre contribution et redistribution (j'y vois un principe de séparation des pouvoirs, entre d’une part le monopole d’un service public, et d’autre part le pouvoir d’agir en « Robin des bois » ; le but étant d’éviter que le pouvoir de Robin des bois ne tombe aux mains d’intérêts privés ou catégoriels…)
- l’idée que la retraite fait partie du patrimoine de chacun (c’est socialement très important, car un nouvel entrant talentueux dans la société n’a que son travail – et donc son salaire – comme richesse, s’il veut progresser et « bousculer » l’establishment)
Les faiblesses sont à mon avis les suivantes :
- le système unique – « harmonisé » – qui se traduit par l’absence totale de concurrence (le mot concurrence ne figure pas dans l’étude, à mon grand regret)
- l'accréditation du mythe que les marchés financiers n'offrent pas une sécurité suffisante pour nos retraites (vous n'êtes pas seul ;-) alors que c'est la politique monétaire (publique) et les déficits (publics) qui en sont la cause
- le taux de cotisation élevé et non négociable de 25% qui ne se justifie pas sous prétexte de pallier à l’imprévoyance de quelques uns (il y aurait déséquilibre si l'on baissait le taux ou si l'on proposait une clause d'opt-out, mais vous devrier l'aborder franchement et expliquer pourquoi vous êtes contre)
- l’idée du taux de rendement « garanti » par l’Etat (de même que l'Etat ne peut pas offrir des crédits à bas taux, il ne peut pas offrir des placements à rendement élevé)
- la dépendance sur des indices officiels facilement manipulables : espérance de vie, masse salariale, et surtout inflation
- la confusion entre taux d’intérêt et taux de croissance / gains de productivité (erreur grave!)
- un système favorable à l’économie d’endettement, notamment parce que le compte notionnel n'est pas un vrai patrimoine
- l’espoir hélas naïf que tout supplément de cotisations pourrait être capitalisé (pourquoi y aurait-il des suppléments de cotisation volontaires? et si ils sont involontaires il seront en redistribués, cf. le triste sort du FRR)
@Gu-si-fang: merci pour vos commentaires positifs. J'essaie de répondre rapidement à quelques unes de vos critiques:
-l’avantage d’un système unifié et harmonisé c’est de réduire les coûts administratifs. L’avantage de la concurrence c’est de jouer comme pression pour réduire ses coûts. Je pense que dans le cas des retraites publiques et obligatoires les avantages d’un système unique l’emportent sur les avantages de la concurrence.
– je reviendrais dans un post sur les marchés financiers et la répartition
– le taux de cotisation actuel dépend non pas du souhait de protéger l’imprévoyance de quelques-uns mais du fait que l’on a fait des promesses par le passé à des générations qui ont cotisé pour leurs aînés : il s’agit d’honorer une dette passée de la même façon que lorsque qu’on rembourse la dette de l’Etat.
– les indices ne sont pas si facilement manipulables car ils sont forcément publiés et n’importe quel économiste peut les critiquer ; idéalement ils devraient être produit par une institution indépendante .
J'écarte d'emblée une objection :
Si quelqu'un veut purement et simplement "quitter la Sécu" cela revient à faire porter par les autres cotisants sa part de la dette implicite, ce qui est injuste.
Une clause d'opt-out équitable pourrait prévoir le paiement d'une soulte, par laquelle les assujettis actuels s'émanciperaient du régime obligatoire sans pour autant léser leurs concitoyens. Ceci nécessiterait que la dette implicite soit évaluée publiquement, et de façon indépendante. Ce serait un gros avantage en ces temps où la transparence est à la mode!
@Gu si Fang et Anonyme sur la clause d'opt-out: La dette implicite du système de retraite est une dette qui porte sur tous les actifs (pour leurs cotisations futures) envers tous les retraités et tous les actifs (pour leurs cotisations passées). Donc effectivement on pourrait théoriquement calculer la dette implicite nette de chaque actif et leur proposer de verser une soulte remboursant cette dette implicite en l'échange de ne pas recevoir de retraites et de ne plus payer de cotisations. Ce serait une façon de laisser le choix individuel entre un système public en répartition et un système privé en capitalisation. C'est conceptuellement intéressant, car cela mettrait en évidence le coût d'une transition vers la capitalisation: par exemple un jeune actif aujourd'hui devrait au début de sa vie active verser une soulte de disons 400'000 EUR (en empruntant cette somme) et récupérer 25% de son salaire brut de cotisations retraite qu'il devrait utiliser pour rembourser son emprunt. La taxation de ses revenus pour financer la partie redistribution du système de retraite devrait être maintenue. Et une fois qu'il aura fini de rembourser sa soulte, il pourra commencer à accumuler pour sa propre retraite... La transition de la répartition à la capitalisation implique une perte de bien-être de la génération qui effectue la transition. Dans les pays qui ont réalisé une telle transition (Chili), l'Etat a emis de la dette (explicite) pour lisser le poids de la dette implicite du système sur plusieurs génération (et cette dette implicite était bcp plus limitée que dans le cas français).